En couverture du numéro 25 : David Bowie, le mythe Ziggy Stardust
The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars
Vie et mort d’une rock star venue d’ailleurs
La sortie de Rock’n’Roll Star!, un coffret réunissant cinq CD et un Blu-Ray, offre une fascinante immersion dans les deux années durant lesquelles David Bowie invente le personnage qui fera de lui une star. Au fil des répétitions, démos, BBC Sessions, prises alternatives et extraits de concerts (dont 29 titres inédits), on suit la naissance et l’évolution de son alter ego Ziggy Stardust. En complément, le Blu Ray propose une version alternative de l’album ainsi que le mixage original au format Hi-Res Audio. À écouter en tournant les pages du fac-similé du cahier où Bowie écrivait ses textes et d’un somptueux livret qui fourmille d’informations et de photos.
On pourrait faire débuter cette histoire à l’hiver 1970, quand un employé du service des espaces verts de Hull nommé Mick Ronson, par ailleurs guitariste, se rend à Londres pour rencontrer un chanteur sorti de l’anonymat l’été précédent en plaçant un single dans le top 5. Le chanteur s’appelle David Bowie, son backing band, Hype. Le réalisateur Tony Visconti y tient la basse. Deux jours plus tard, Ronson accompagne Bowie lors d’une Peel Sessions, entamant ainsi une collaboration qui s’étendra sur un peu plus de trois ans. Le mois suivant, lorsque le batteur de Hype quitte le navire, le guitariste appelle son vieux copain Woody Woodmansey à la rescousse.
Ces arrivées sont suivies d’un départ, celui de Ken Pitt, le manager de Bowie, qui s’est avéré incapable de faire de ce dernier une star. Le juriste Tony Defries va se révéler très efficace pour le pousser vers la sortie et prendre en main la carrière de son nouveau client, mais des turbulences pointent à l’horizon. Pendant l’enregistrement de The Man Who Sold The World, si Ronson se passionne pour le travail en studio, en revanche, Bowie n’est guère présent aux séances, ce que Visconti ne manque pas de lui reprocher. Et alors qu’il s’apprête à produire le premier album de T. Rex, qui propulsera Marc Bolan au sommet, il décide de rompre avec Bowie. Ce n’est pas le dernier revers que connaît ce dernier : c’est bientôt au tour de Ronson et Woodmansey de prendre leurs distances avec leur employeur, déçus par la tournure que prend sa carrière.
Début 1971, en amont de la sortie de The Man Who Sold The World, Mercury envoie Bowie aux États-Unis à la rencontre des médias, mais des deux côtés de l’Atlantique, les ventes ne seront rien moins que minables. Pendant ce temps, Ronno, le groupe que Ronson a monté avec Woody et Visconti, bat de l’aile, et l’appel de Bowie, qui invite ses ex-guitariste et batteur à le rejoindre à Londres, tombe à pic. Les deux hommes s’installent dans l’appartement de Bowie, à Haddon Hall, où ils commencent à répéter. En juin, les futurs Spiders from Mars, maintenant au complet après l’arrivée du bassiste Trevor Bolder, se produisent dans l’émission de John Peel avant d’entamer les séances de Hunky Dory.
Retrouvez The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars par Pierre Mikaïloff dans le 25ème numéro de Vinyle & Audio, chez votre marchand de journaux préféré !