Histoire de pochette : Genesis
Vinyle & Audio numéro 25 : histoire de pochette avec Genesis.
Troisième album du groupe de prog rock britannique, Nursery Cryme est aussi le premier auquel participent Phil Collins et Steve Hackett. En rejoignant Tony Banks, Peter Gabriel et Mike Rutherford, les deux larrons complètent le line up auquel on doit la période la plus créative de Genesis. Le départ de Gabriel en 1975 mettra fin à cette ligue de gentlemen aux objectifs devenus trop divergents.
Lorsque paraît Nursery Cryme, Genesis n’est encore qu’un groupe culte en Grande-Bretagne. L’album n’entrera dans les charts anglais que trois ans plus tard et il faudra attendre 2013 pour qu’il soit certifié disque d’argent, pour 60 000 exemplaires vendus. C’est pour tant la première pierre d’une tétralogie qui marque la période « épique » de Genesis et s’achève en 1974 avec The Lamb Lies down on Broadway.
La pochette de Nursery Cryme est la seconde que le groupe confie à Paul Whitehead, un jeune peintre formé à Oxford. Avant que Charisma ne le recrute pour s’occuper des visuels de son catalogue tourné vers le prog rock et le folk rock, il fut le premier directeur artistique de Time Out in London et réalisa des pochettes pour un label spécialisé dans les rééditions de rockabilly, ainsi que celle de Rêve et amour, de Johnny Hallyday, en 1968. Son style est empreint de références psychédéliques, surréalistes et cosmico-mystiques, du Magritte sous acide en quelque sorte. Son travail prolonge visuellement les expérimentations sonores des artistes signés sur Charisma, comme on peut en juger à travers les pochettes réalisées pour Van der Graaf Generator, Peter Hammill, Lindisfarne, le groupe italien Le Orme et, bien sûr, Genesis.
Whitehead ne se souvient pas précisément de sa rencontre avec ces derniers. Toujours est-il que soit Peter Gabriel, soit John Anthony, leur réalisateur, se présenta à l’une de ses expositions et lui proposa de concevoir la pochette de Trespass, qu’il traita à la manière d’une estampe médiévale. Le début de leur collaboration coïncide avec le moment où Genesis est en train d’affiner son identité musicale. Les visuels de Whitehead la traduiront si fidèlement qu’ils marqueront l’esthétique de leurs pochettes tout au long des seventies. Pour Nursery Cryme, il propose de s’inspirer des thèmes victoriens qui parcourent les lyrics, une idée qui séduit aussitôt le groupe.
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