En couverture du numéro 34 : Stephan Eicher
Eicher : J’adore ma vie
Il y a bien longtemps que l’Helvète n’est plus underground. À la fin des années 1980. Stephan Eicher sort plusieurs morceaux qui accrochent radios et grand public – « Combien de temps ? », « Déjeuner en paix » – combinent élégance et enthousiasme collectif. L’artiste ne suivra pas les diktats de la célébrité, lui préférant un chemin de traverse, entre tradition folk et pop orchestrale. Il sort aujourd’hui son dix-huitième album nommé Poussière D’or.
Vinyle & Audio : Quel est le déclic de ce nouvel album ?
Stephan Eicher : C’est un pèlerinage, celui d’un ami, Martin Gallop le producteur de l’album, il était déjà le producteur le Homeless Songs (2019). Nous nous sommes un petit peu perdus de vue depuis, on s’envoie des petits messages. Un jour, je reçois son SMS posté de Berlin et une photo, il est à vélo, il me dit : « J’arrive ! ». Huit jours après, il s’est rapproché, il est dans la vallée du Rhin, proche de la Suisse donc, toujours à bicyclette et me confirme : « Stephan j’arrive ! ». Là, je réalise qu’il est vraiment en train de venir chez moi, à vélo, mille kilomètres, tout de même. Quand il est arrivé je lui ai dit : « Une douche, et je fais cuire une vache ! ». C’est notre expression à nous parce qu’il aime manger des steaks américains. Il a mangé et il m’a dit : « Est-ce que tu as de nouvelles chansons, joue-les-moi ». J’en avais quelques-unes. Et là il me demande : « Fais-moi le plaisir de les produire, je veux refaire un disque avec toi ». Et voilà, c’est comme ça qu’on a commencé.
Vinyle & Audio : Vous aviez donc déjà des chansons de prêtes ?
Stephan Eicher : Oui, il les a prises, a commencé à les habiller et a fait un truc que je n’ai pas fait depuis quarante ans, aller en studio. Lui aime ça, moi un peu moins, je trouve qu’on y devient un peu analytique. Ce n’est plus mon style, j’ai déjà donné, mais là je l’ai laissé faire, j’ai vraiment respecté ses arrangements, la voix. Nous étions d’accord sur le traitement, faire apparaître une voix très intime avec des gens qui écoutent. Je n’allais pas chanter pour mille personnes mais pour lui d’abord. C’était mon disque le plus plaisant à faire.
Vinyle & Audio : Vous êtes tout seul en studio ?
Stephan Eicher : Oui, à part des textes de Philippe Djian, lorsque je les reçois, je cherche toujours les secrets qui s’y cachent, je cherche la mélodie, les harmonies, la tonalité. Je commence avec la tonalité, toujours, je me mets au piano ou à la guitare et je me dis ça c’est un mi ou un ré, c’est la première chose. Je n’ai jamais raconté ça, c’est vrai.
Retrouvez les propos de Stephan Eicher recueillis par Christian Eudeline dans le 34e numéro de Vinyle & Audio, chez votre marchand de journaux préféré !


En couverture du numéro 34 : Stephan Eicher
