Browse By

A l’affiche du n°29 : François Poulain

François Poulain photographie les indociles

De 1987 à 2007, privilégiant le noir et blanc et l’argentique, François Poulain immortalise le mouvement rock alternatif ou indépendant, les Wampas, Mano Negra, Louise Attaque, Noir Désir, etc. Une sélection de 333 de ses clichés sont réunis dans un beau livre, Indociles.

Les photos de François Poulain ont fréquemment été utilisées pour des pochettes de disques par des groupes comme Dileurs, Les Thugs, Parabellum, Les Rats, Les French Lovers, Richies, Les Cadavres, Johan Asherton, Les Sheriff, Les Naufragés, Ludwig von 88, Les Cafards, Noir Désir, Washington Dead Cats, Mass Murderers, Mister Magoo…

François Poulain : Né en 1965 dans la région parisienne, j’ai fait l’école photo des Gobelins. Après le cauchemar de l’école et du lycée, débarquer en école photo, c’est un autre monde qui s’ouvre. Mon père, ingénieur, bricoleur hors pair, s’était fabriqué un agrandisseur. Il a fait quelques tirages qui traînent encore à la maison. Je faisais aussi des photos, avant les Gobelins, comme tout le monde, des portraits ou des paysages. En juillet 1986, je joue du clavier dans Nostalgia ex-N, groupe after-punk New Wave qui participe à un tremplin à la MJC de Champs-sur-Marne. Les organisateurs me disent qu’au mois de mars prochain ils démarrent Capsul’Rock et me proposent d’entrer dans l’association. Je photographie des groupes sur scène pour la première fois, en mars 1987. Un an après, Philippe Renaud, manager de La Mano Negra, vient à Capsul’Rock, voit un de mes clichés et m’invite à venir faire des photos au Fahrenheit, à Issy-les-Moulineaux. J’y arrive en avril 1988, et, pendant dix ans, je fais des photos dans ces deux salles. Les concerts Capsul’Rock sont organisés à Champs-sur-Marne, soit à la MJC Victor Jara, soit dans un gymnase pour les groupes un peu plus importants comme Parabellum, Mano Negra, Dileurs, La Souris Déglinguée… La municipalité communiste est derrière nous. Heureusement par ce que parfois, certes, le bar à bière fonctionne bien, mais les entrées… La mairie a épongé nos dettes pendant des années. En octobre 1992, je fais la couverture du n°1 du magazine Rock Sound avec une photo de Nirvana au Zénith. La première fois qu’ils sont venus, c’était au Fahrenheit, le 1er décembre 1989. Les concerts ont lieu tous les vendredis. Sur un flyer, je vois : « La semaine prochaine, Nirvana, USA ». Qu’est-ce que c’est que ce truc dont je n’ai jamais entendu parler ? Bleach venait juste de sortir. Moi, qui privilégie plutôt les groupes français, je décide de ne pas y aller ! Je me rattrape au premier Zénith. Je rate le second qui tombe le même jour qu’une expo qui sera finalement annulée ! Aujourd’hui encore, on m’appelle : « Vous étiez photographe au Fahrenheit, vous avez des photos de Nirvana ? ». Le Fahrenheit était une bonne salle avec la scène à hauteur des genoux, propice pour bien travailler. Avec l’aide de l’éclairagiste, je m’y sentais chez moi. Ayant douze ans en 1977, je prends le punk sur le tard, complètement fasciné par Clash. Je peux écouter l’album des Sex Pistols, mais je ne me précipiterai pas voir leur reformation (en 1997). En 1981, à la cantine du lycée Flora Tristan à Noisy-le-Grand, j’assiste à mon premier concert, le groupe Start In Block dont le guitariste, Bruno Garcia, sera celui de Ludwig von 88 (puis leader de Sergent Garcia). Un bon souvenir. Je connais bien les Ludwig. Charlu, leur bassiste est un très bon ami, il habite à vingt minutes de chez moi, dans le Vaucluse.

Retrouvez les propos de François Poulain recueillis par Jean-William Thoury dans le 29ème numéro de Vinyle & Audio, chez votre marchand de journaux préféré !

François Poulain photographie les indociles

François Poulain photographie les indociles