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Matériel de légende : le lecteur CD Philips CD-100

Le lecteur CD Philips CD-100 : une platine historique

Lors du n° 22 de janvier dernier, je vous présentais la première platine pour microsillons, la Philco M-15 apparue en 1948. Et comme nous ne sommes pas sectaires chez Vinyl&Audio, dans ce numéro c’est le premier lecteur de CD, le Philips CD-100, apparu en Europe, 35 ans plus tard dont il va s’agir.

L’histoire commence en 1938. Cette année-là un ingénieur anglais, Alec Reeves, invente une méthode d’échantillonnage du son, dite modulation d’impulsion codée ou PCM (Pulse Code Modulation). L’onde sonore est transformée en un train d’impulsions qui permet d’amplifier un son sans que les bruits parasites dus aux circuits électroniques ou à la propagation des ondes soient eux-mêmes amplifiés. Dix ans plus tard, le mathématicien américain Claude E. Shannon publie deux articles montrant que toute information peut être codée, transportée puis reconstituée sans perte, il définit également le concept de « bit », c’est-à-dire l’unité élémentaire de l’information codée. Ainsi, la méthode PCM de Reeves allait permettre de découper l’onde sonore en éléments qui pourraient être numérisés selon la théorie de Shannon. Il ne restait plus qu’à inventer les supports matériels qui permettraient de commercialiser un tel son « numérisé ».

Ce fut d’abord, pour les professionnels, au milieu des années 1970, la bande magnétique avec l’enregistreur numérique PCM-1600 de Sony. Puis, pour toucher le public le plus large possible, Sony s’allie en 1979 avec Philips qui avait développé le disque vidéo « LaserDisc ». Un attelage dans lequel Sony fournit le format numérique de lecture et de correction d’erreurs et Philips la technologie de gravure des « bits » et le système optique de lecture. Le résultat en est le CD que nous connaissons depuis et dont le premier exemplaire pour l’Europe est pressé le 17 août 1982 dans l’usine Polydor à Hanovre. Le CD est mis sur le marché en novembre 1982 au Japon et en mars 1983 en Europe, période des salons de la HI-FI dans plusieurs pays. À noter que, pour une fois, les États-Unis sont à la traîne, le lancement n’ayant lieu là-bas qu’en juin.

Pour lire les CD, Philips lance en même temps le lecteur CD-100, nommé Marantz CD-63 au Japon. Si le concerto pour violon de Mendelssohn fut le premier microsillon édité en 1948 par Columbia, c’est « La Symphonie Alpestre » de Richard Strauss dirigée par Herbert von Karajan qui, en 1982, est le premier CD pressé pour Deutsche Grammophon. Toutefois en Europe, dans les salons HI-FI, les disques de démonstration les plus utilisés pour vanter les qualités du nouveau support et du lecteur CD-100 furent le poème symphonique « Finlandia » de Sibelius, œuvre à l’orchestration spectaculaire (Decca 400056-2, encore maintenant un des meilleurs enregistrements de musique symphonique de toute l’ère numérique), et le disque promotionnel offert par Philips à l’achat d’un lecteur et, en particulier, la plage 6 « Zapateado » par Larry Coryell qui impressionnait le chaland par le côté brillant, métallique même, des cordes de la guitare.

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Matériel de légende : le lecteur CD Philips CD-100

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