Reportage : Memphis
Rockin’ Memphis
Memphis aux deux visages. Le premier, celui d’un livre d’histoire ayant vu naître le rock et mourir ses légendes comme Elvis ou B. B. King. Tandis que d’autres sont encore bien vivantes comme Al Green. Le second visage est celui d’une ville en mutation où disquaires, usines de pressage, studios d’enregistrement, festivals et autres clubs font perdurer un mythe qui se conjugue au futur.
Memphis vit, respire et … transpire la musique. Au-delà d’une chaleur moite, le truisme saute aux yeux dès la sortie de l’aéroport. Sur le chemin de l’hôtel, le chauffeur de taxi s’amuse à pointer du doigt les clubs de musique qui font battre le cœur de la ville. Premier constat : Memphis ne se résume pas au fantôme d’Elvis Presley et de Johnny Cash. Déjà parce qu’en remontant le temps et le cours du Mississipi on tombe inévitablement sur la route du blues reliant La Nouvelle-Orléans à Chicago. Avec Memphis en étape solidaire pourrait-on dire puisque les bluesmen étaient assurés d’y jouer et donc d’empocher quelques dollars. À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, c’est B. B. King qui allait marquer de son empreinte les bars, studios et radios de Memphis. Son boulevard témoigne fièrement cette histoire. On peut donc venir à Memphis en pèlerinage. Ce que firent les Sex Pistols en 1978 imposant une date au Taliesyn Ballroom lors de leur unique tournée américaine. Comme eux, il serait inconcevable de passer à côté de Lorraine Motel, là où fut assassiné Martin Luther King. Mais Memphis n’en finit pas de se métamorphoser. Des anciennes friches industrielles transformées en loft en passant de magnifiques maisons d’architecte sur les rives du Mississippi, on devine que le futur est en marche. Un renouveau qui passe aussi par le quartier de Cooper-Young dans Midtown entièrement gentrifié avec ses marchés bio, ses passages piétons arc-en-ciel, mais aussi ses bonnes adresses (voir ci-dessous). Un peu plus bourgeois, les abords du parc d’Overton qui abrite un zoo, un golf, mais surtout le Shell Theater, la célèbre salle de concert en plein air en forme de coquillage aux concerts légendaires. Les anciens parlent encore du show de Black Sabbath une larme à l’œil. Prenez également le temps de faire un petit détour en taxi – ou à vélo – par Victorian Village pour admirer ses magnifiques maisons victoriennes. Bref, Memphis vaut de nombreux détours, même si certains quartiers restent à éviter. Un peu comme partout, non ? Alors avant de plonger dans le Memphis qui fait battre le cœur des moins de vingt ans, voici quelques passages obligés.
Retrouvez Rockin’ Memphis aux côtés d’Hervé Devallan et son précieux carnet d’adresses dans le 28ème numéro de Vinyle & Audio, chez votre marchand de journaux préféré !