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Vintage redécouverte : Albert de Paname

QUAND LE HIP-HOP BOUSCULA LE CHA-CHA

Ou la vie édifiante du DJ Albert de Paname

Croiser des personnages hors du commun est un des plaisirs de la vie. Je ne parle pas ici de célébrités, de gens médiatisés mais de ceux dont le talent ont fait de leur vie la trame d’un roman. S’entretenir avec Albert de Paname, c’est évoquer soixante années de vie nocturne parisienne dont il fut acteur et témoin. C’est le côté dandy d’Albert qui saute aux yeux au premier abord et s’il passe aux platines, il aura pris soin, au préalable, de se couvrir d’un chapeau de feutre ou d’un canotier.

DU TEPPAZ AUX PLATINES LONDONIENNES

« Vers 1965, c’est sur les bords de Marne que j’ai commencé à passer des disques sur un petit appareil amplifié par le micro de scène durant les entractes des bals animés par des orchestres. J’avais convaincu les tauliers des guinguettes que mes copains allaient venir. Je passais du British beat et de la soul 60’s. Dès treize ans je gardais l’argent de la cantine pour acheter des 45 tours. À cette époque j’habitais en banlieue. Le soir je faisais le mur, passais ma nuit dans les clubs parisiens et rentrais au petit matin. Je suis parti vivre à Londres à la fin des sixties. Avec Mondino, nous distribuions des cartons d’invitation donnant accès aux clubs, je touchais un shilling à chaque entrée. Un jour, j’ai eu l’opportunité de remplacer un DJ connu dans une boîte branchée dans le West End à Soho. Ça a tellement bien marché que le boss, un grand monsieur nommé Louis Brown m’a proposé de me faire tourner dans ses huit clubs parmi les plus branchés de Londres : Le Kilt, Les Enfants Terribles, The Scotch of St James, Samantha’s. Dans ce dernier, je jouais allongé dans une carrosserie de Jaguar, impossible de bouger ! Certains soirs nous faisions le tour des clubs dans sa Rolls blanche accompagnés des Bunny Girls ! Nous avons côtoyé les stars du rock, des Stones à Zappa, qui fréquentaient certaines boîtes (le Studio Valbonne). Le Swinging London ! Vers 1968, je recevais une dizaine de 45 tours jamaïcains par semaine, j’en ai laissé une caisse de 150 en quittant Londres vers 1975. » 

Retrouvez la suite de cette redécouverte Vintage story d’Hervé Lallouette dédiée à Albert de Paname dans le 31e numéro de Vinyle & Audio, chez votre marchand de journaux préféré !

Vintage redécouverte : Albert de Paname