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Vintage story : Nino Ferrer

Vinyle & Audio numéro 25 : Vintage story avec Nino Ferrer. Et le sud.

Plus encore que « Les Cornichons », « Mirza » ou « La Maison près de la fontaine », toujours populaires, « Le Sud » demeure la chanson emblématique de Nino Ferrer. L’album auquel elle est associée sort dans une luxueuse version augmentée.

Agostino Ferrari naît le 15 août 1934 à Gênes. Son père est italien, sa mère, originaire de Nouvelle-Calédonie, est francophone. Les Ferrari s’installent à Paris en 1947. Ayant découvert le jazz, le garçon, surnommé Nino, s’initie à la contrebasse. À la Sorbonne, il se lie d’amitié avec Richard Bennett qui joue de la batterie. Nino, Richard et un cousin de ce dernier forment les Dixie Cats pour s’adonner au style New Orleans. Après une licence en lettres, Nino étudie l’archéologie. En 1959, le label President publie le EP d’un trompettiste américain, Bill Coleman Presents Richard Bennett et ses Dixie Cats – Boom H.E.C – Édition Spéciale, 2 000 exemplaires numérotés. La bande originale et la matrice en auraient été aussitôt détruites… C’est la première trace discographique de Nino Ferrari dont on découvre la blondeur et l’élégante silhouette sur la pochette d’un disque enregistré pour une Garden Party chez les Vétos. En novembre 1959, « Mignonne, allons voir » est réalisé pour l’École Centrale. Deux autres 45 tours de Richard Bennett et ses Dixie Cats sortent chez Ricordi en 1960. Puis la formation s’oriente vers le R&B. Abandonnant la contrebasse pour la basse électrique, Nino taquine le twist au sein de TNT avant de réintégrer les Dixie Cats pour accompagner Nancy Holloway qui tourne en première partie des Chaussettes Noires. Chaque soir, il chante deux morceaux dont « What’d I Say » de Ray Charles.

Ses prestations appréciées par un public pourtant acquis au groupe vedette lui valent un contrat proposé par un ancien allié des Dixie Cats, Léo Missir des disques Bel Air, division de Barclay. Pour son premier effort solo, publié en novembre 1963, il raccourcit son nom en Ferrer et interprète des chansons sensibles, de sa plume, « Pour oublier qu’on s’est aimé » et, déjà souvent exécutée en public, « Un an d’amour (c’est irréparable) » composée dix ans plus tôt à la suite d’une rupture douloureuse. Le titre est ensuite enregistré par Mina, Dalida, Luz Casal (« Un año de amor »), etc. « Pour oublier qu’on s’est aimé » sera repris par Catherine Franck, Nicoletta et… Nino Ferrer, quatre fois ! Le disque suivant, « Ferme la porte » (mars 1964), crédité à Nino Ferrer avec les Jubilées et Bernard Estardy et son orchestre, bénéficie d’une belle pochette ornée d’un portrait en noir et blanc signé Jean-Pierre Leloir. Au verso, dans un texte manuscrit, le chanteur explique sa démarche : « J’ai toujours aimé la musique des Noirs américains. J’ai toujours rêvé de pouvoir chanter comme ça ».

Retrouvez la suite de la Vintage story de Jean-William Thoury dédiée à Nino Ferrer dans le 25ème numéro de Vinyle & Audio, chez votre marchand de journaux préféré !

Vintage story : Nino Ferrer

Vintage story : Nino Ferrer